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Il y a trois siècles, un tisserand s’est enfui dans un sac de laine. Aujourd’hui, nous ouvrons grand les portes de nos vies à ceux qui veulent tisser à notre place.

En 1733, la navette volante bouleversait le monde ouvrier. En 2025, c’est l’intelligence artificielle qui transforme nos gestes, nos métiers, nos identités. Mais la vraie rupture n’est peut-être pas celle qu’on croit. Ce n’est plus seulement nos compétences que nous déléguons, c’est le goût de penser.

Et cette fois, il se pourrait bien qu’il n’y ait pas de retour en arrière.

En 1733, on brûlait les machines. En 2025, on les applaudit. Mais dans les deux cas, c’est l’homme qu’on sacrifie.

👉 À lire si vous sentez, vous aussi, que quelque chose d’essentiel est en train de fondre.

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260 nuggets McDonald’s pour une seule commande. Un chatbot d’Air Canada qui ment à un client endeuillé. Un algorithme de recrutement qui blackliste tous les plus de 40 ans.

Bienvenue en 2024, l’année où l’intelligence artificielle a montré son vrai visage. Et spoiler alert : ce n’est pas joli à voir.

Pendant que tout le monde s’extasiait sur ChatGPT, les entreprises découvraient brutalement une vérité qui dérange : quand vos machines déconnent, c’est VOUS qui payez.

Fini le temps béni où l’on pouvait hausser les épaules en murmurant « c’est un bug informatique ». Les tribunaux ont tranché : vos algorithmes, vos responsabilités. Point final.

L’Europe légifère avec l’AI Act (180 pages de bonheur bureaucratique). Les États-Unis innovent à tombeau ouvert. La Chine contrôle tout. Et pendant ce temps, nos entreprises découvrent que développer une IA responsable, c’est comme piloter un avion de chasse les yeux bandés dans un orage.

Le plus ironique ? Cette révolution silencieuse ne déterminera pas seulement qui paiera les pots cassés de demain. Elle va décider qui dominera l’économie mondiale des 50 prochaines années.

Alors, prêts à découvrir pourquoi votre prochain cauchemar pourrait bien porter le doux nom d’algorithme ? 👇

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HackAtari ou l’histoire d’un test tout simple… qui met à genoux les IA les plus sophistiquées.

Elles dominaient les jeux vidéo. Affichaient des performances surhumaines. Et puis, un jour, on a rendu les jeux plus faciles. Résultat ? Elles se sont effondrées.

Pourquoi ? Parce qu’elles n’avaient jamais compris ce qu’elles faisaient.

Et c’est là que tout bascule.

Dans une étude aussi brillante que dérangeante, Quentin Delfosse et son équipe lèvent le voile sur une illusion d’intelligence : celle de systèmes qui excellent… tant qu’on ne change rien.

Ils ont imaginé HackAtari, un test malin basé sur des versions simplifiées de jeux Atari. Un test qui, au lieu de compliquer les tâches, les rend plus simples et pourtant, il révèle une faille béante. Car quand on enlève les obstacles, les IA trébuchent. Là où un humain s’adapte et comprend, la machine s’effondre.

Ce que HackAtari nous dit ? Qu’une IA peut briller à l’examen, sans jamais en comprendre le sens. Qu’elle peut répéter, optimiser, corréler… sans jamais raisonner.

Et si nos IA étaient, en réalité, de très bons élèves… qui récitent sans comprendre ?

👉 Ce n’est pas un test de performance, mais un test de vérité. Un test qui mesure non pas ce qu’une IA fait, mais ce qu’elle comprend. Et qui pose, en creux, cette question dérangeante : nos IA comprennent-elles vraiment ce qu’elles font ?

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Pendant que les enfants chinois de 6 ans apprennent à entraîner des modèles d’IA pour reconnaître les insectes de leur jardin, les petits Français du même âge découvrent… comment ouvrir un traitement de texte.

Ce décalage n’est pas un détail. C’est le symptôme d’un gouffre stratégique qui se creuse sous nos yeux.

D’un côté, la Chine déploie un plan d’une ambition saisissante : 12 années d’apprentissage progressif de l’IA pour transformer chaque citoyen en « natif numérique ». Résultat ? Elle produit déjà 50% des meilleurs chercheurs en IA mondiale contre 18% pour les États-Unis.

De l’autre, la France vient de trancher « pour de bon » après… 4 mois de consultation qui ont mobilisé 500 contributions. Sur 1,2 million de personnes dans l’Éducation nationale. Soit 0,04% de la communauté éducative.

Le verdict hexagonal ? L’IA sera autorisée à partir de la 4ème uniquement, avec une formation obligatoire de 30 minutes à 1h30 maximum pour maîtriser les « bases du prompting ». Entre deux rappels sur la consommation d’eau des serveurs.

Pendant que Pékin forme des cohortes entières d’enfants qui grandiront avec l’IA comme compagnon naturel, Paris organise des consultations et propose des micro-modules d’une heure et demie.

Dans 10 ans, devinez qui maîtrisera vraiment cette technologie qui redéfinit déjà les équilibres de puissance mondiaux ?

L’histoire nous jugera peut-être sur notre capacité à transformer une révolution technologique… en réforme administrative.

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« Cette IA écrit mieux que moi ! »

J’entends cette phrase au moins trois fois par semaine. Dans la bouche d’un directeur marketing ébloui par ChatGPT. D’une graphiste fascinée par Midjourney. D’un étudiant qui vient de découvrir qu’une machine peut résoudre ses exercices de maths en quelques secondes.

Et à chaque fois, je me dis : nous venons de franchir une ligne invisible.

Pas celle de la performance technique, ça, c’est juste de l’informatique qui fait ce qu’elle sait faire depuis toujours : calculer vite et bien. Non, nous venons de franchir la ligne de notre propre dévaluation. Celle où nous commençons à douter de nos capacités les plus humaines : penser, créer, décider.

En tant que mathématicien qui travaille quotidiennement avec l’IA, je vois se construire sous nos yeux trois grands récits mythologiques. Trois histoires séduisantes qui nous font progressivement abandonner quelque chose de précieux : notre autonomie intellectuelle.

Le problème n’est pas que l’IA soit trop performante. C’est que nous devenons trop crédules.

Dans les lignes qui suivent, je vous propose de décortiquer ensemble ces trois mythes qui redessinent silencieusement les frontières de notre humanité. Parce qu’avant de savoir ce que l’IA peut faire, il serait temps de se rappeler ce que nous, nous ne voulons pas perdre.

Prêt pour un petit exercice de lucidité collective ?

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