Philippe Buschini Posts

📌 Billet d’humeur du vendredi reporté au mercredi du fait de l’actualité 📌

Un Premier ministre qui tombe, un président qui vacille, et un pays qui continue de s’endetter comme si la facture n’arriverait jamais.

On nous parle de milliards, de réformes et de « nouveau monde », mais derrière les discours, ce sont toujours les mêmes qui tiennent la maison debout : médecins, ingénieurs, profs, artisans, paysans. Les fourmis.

Pendant ce temps, le pouvoir se déguise en paon, brillant de toutes ses plumes, incapable de voler.

La politique est devenue un spectacle, l’État un influenceur, et nous des spectateurs éblouis par des hashtags.

Et si le vrai danger n’était pas l’échec d’un homme, mais l’effacement silencieux de ceux qui construisent encore ?

Ce billet d’humeur prolonge une réflexion commencée dans un autre texte, « Les fourmis s’effacent ».

BILLET D'HUMEUR

Et si l’arrivée de l’IA en médecine ne sonnait pas la fin des médecins, mais le début d’une nouvelle ère du soin ?

Depuis Hippocrate, le médecin tire sa légitimité de son savoir. Or, pour la première fois dans l’histoire moderne, il n’est plus forcément celui qui en sait le plus. Les IA diagnostiquent plus vite, voient ce que l’œil humain ne peut saisir, et parfois même rédigent des réponses que les patients jugent plus rassurantes que celles d’un professionnel.

Alors, faut-il craindre la disparition du médecin ? Ou repenser sa place, son rôle, sa valeur ajoutée dans un monde où l’expertise se partage entre humain et machine ?

OPINION

La semaine dernière je parlais d’un point souvent mal compris : pour les IA, la vérité n’existe pas.

Aujourd’hui, je pousse le raisonnement un cran plus loin. Car il y a un malentendu encore plus ancré : croire qu’un LLM est une base de connaissance. Ce n’est pas le cas. Un modèle de langage génère des suites de mots probables, pas des faits vérifiés. Autrement dit, il récite avec aisance, mais il ne cite jamais.

C’est exactement ce que je développe dans mon nouvel article : pourquoi cette confusion persiste, et comment distinguer une mémoire paramétrique d’une mémoire explicite, pour enfin marier correctement les deux.

OPINION

On a tellement repeint le mot bienveillance de couleurs pastel qu’il en est devenu méconnaissable.
Aujourd’hui, il sert plus souvent de paravent que de valeur : un cache-misère pour justifier l’inaction, la mollesse, voire la lâcheté.

Dire NON est devenu suspect, recadrer est perçu comme toxique, exiger est considéré comme violent. Résultat, on applaudit des copies vides, on salue le néant comme une victoire, et on appelle ça de la bienveillance.

Mais si protéger, aimer, éduquer, travailler ensemble signifient encore quelque chose, alors il est temps de se rappeler que la vraie bienveillance ne caresse pas toujours dans le sens du poil. Elle protège en étant lucide, elle construit en étant exigeante.

BILLET D'HUMEUR

Une IA ne ment pas. Elle ne dit pas non plus la vérité. Elle ne sait pas ce qui est vrai ou ce sui est faux, elle calcule des probabilités. Son « raisonnement » se résume à deviner quel mot a le plus de chances de suivre le précédent, selon les milliards de phrases qu’on lui a montrées.

Le résultat peut être bluffant : fluide, élégant, convaincant. Mais cette aisance n’est qu’une illusion. Ce que nous lisons n’est pas un savoir vérifié, c’est une suite de mots qui « tombent bien ». Parfois juste, parfois faux, parfois ni l’un ni l’autre.

Le vrai danger n’est donc pas l’IA elle-même, mais notre réflexe humain : confondre cohérence et vérité. Autrement dit, prendre des vessies pour des lanternes. C’est ce glissement subtil, presque imperceptible, qui ouvre la porte à la confusion par ignorance de son fonctionnement, et par excès de confiance dans ce qui « sonne juste ».

OPINION