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Il fut un temps où l’on disait : « les Américains inventent, les Chinois copient, les Européens réglementent ». Aujourd’hui, les États-Unis dominent l’IA, la Chine fabrique les produits les plus avancés… et l’Europe regarde le train passer en débattant pour savoir si ChatGPT devrait dire “bonjour” en inclusif.

L’Europe est en train de perdre, sans bruit, la course mondiale à l’intelligence artificielle et à l’innovation. Les États-Unis inventent, financent et dominent : plus de 100 milliards de dollars investis dans l’IA en 2024, contre moins de 10 milliards pour la Chine et quelques miettes pour l’Europe. La Chine, elle, ne copie plus : elle contrôle désormais la production mondiale de robots, de batteries et de semi-conducteurs.

Pendant ce temps, l’Union européenne perfectionne son arsenal réglementaire, sans stratégie industrielle ni vision commune. La France aime se rêver en village gaulois : Mistral AI brille, Paris attire, mais 56 % des capitaux français s’exilent aux États-Unis, et les talents suivent.

Résultat : un continent qui réglemente ce qu’il ne produit plus, dépendant des clouds américains et des chaînes d’approvisionnement asiatiques. A n’y prendre garde, le risque est devenir définitivement une colonie numérique, simple consommatrice de technologies conçues ailleurs.

L’Europe peut encore réagir, en liant réglementation et stratégie industrielle, en investissant massivement, en unifiant ses marchés. Mais le train de l’innovation n’attendra pas ceux qui restent sur le quai à débattre de la couleur des wagons.

OPINION

Il y a trois siècles, un tisserand s’est enfui dans un sac de laine. Aujourd’hui, nous ouvrons grand les portes de nos vies à ceux qui veulent tisser à notre place.

En 1733, la navette volante bouleversait le monde ouvrier. En 2025, c’est l’intelligence artificielle qui transforme nos gestes, nos métiers, nos identités. Mais la vraie rupture n’est peut-être pas celle qu’on croit. Ce n’est plus seulement nos compétences que nous déléguons, c’est le goût de penser.

Et cette fois, il se pourrait bien qu’il n’y ait pas de retour en arrière.

En 1733, on brûlait les machines. En 2025, on les applaudit. Mais dans les deux cas, c’est l’homme qu’on sacrifie.

👉 À lire si vous sentez, vous aussi, que quelque chose d’essentiel est en train de fondre.

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