Étiquette : <span>ETHIQUE</span>

La semaine dernière, je vous parlais des fourmis, ces êtres discrets qui tiennent le monde debout pendant que d’autres paradent sur scène. Cette semaine encore, je ne parlerai pas d’intelligence artificielle, de robots, d’algorithmes ou d’IA génératives …

Aujourd’hui encore, je reste dans cette veine très humaine, très intime. Encore de nous. Toujours de nous. Parce qu’avant de comprendre ce que les machines font à notre pensée, il faut peut-être d’abord comprendre ce que nous avons fait à notre propre capacité de penser.

Cette fois, je vous emmène dans un territoire plus subtil, plus troublant : celui de notre rapport à nos propres idées. Un glissement silencieux qui nous concerne tous, connectés ou pas, technophiles ou technophobes.

Promis, dès la semaine prochaine, je reprends mon cycle « L’IA dans tous ses états ». Mais pour l’instant, laissez-moi encore vous parler de cette chose étrange qui nous arrive quand nous cessons d’habiter nos propres questions…

Vous tapez une question dans votre moteur de recherche. En 0,3 seconde, vous avez votre réponse. Satisfaisant, non ?

Pourtant … quelque chose d’étrange se passe. Cette facilité déconcertante cache peut-être une transformation plus profonde de notre rapport à la pensée.

Il fut un temps où chercher, c’était déjà un acte. Où ne pas savoir immédiatement n’était pas un problème à résoudre, mais un espace à habiter. Aujourd’hui, nous glissons d’une réponse à l’autre, d’un contenu pré-mâché au suivant. Nous validons plus que nous ne choisissons. Nous appliquons plus que nous ne comprenons.

Mais que se passe-t-il quand penser devient optionnel ? Entre l’efficacité séduisante de nos outils et notre ancienne habitude de réfléchir par nous-mêmes, un glissement silencieux s’opère. Pas brutal, pas visible. Juste… confortable.

La question n’est pas de savoir si la technologie est bonne ou mauvaise. Elle est ailleurs, plus intime : reconnaissons-nous encore notre propre voix quand nous pensons ?

BILLET D'HUMEUR

Et si un jour, votre voiture décidait à votre place… et se trompait ?

Un procès fictif a tenté de répondre à une question qui ne l’est plus vraiment : peut-on juger une intelligence artificielle comme on jugerait un humain ?

Derrière cette mise en scène judiciaire, c’est toute la complexité de notre futur numérique qui surgit : à qui revient la faute quand une machine provoque un drame, mais que personne ne comprend vraiment pourquoi ?

Vous pensiez que le fameux « bouton rouge – Arrêt d’urgence » vous sauverait toujours ?

Lisez plutôt.

OPINION

Et si l’on pouvait chuchoter à l’oreille d’une IA sans que personne ne s’en aperçoive ?

Des chercheurs l’ont fait. Pas dans un roman, mais sur arXiv, la plus sérieuse des plateformes scientifiques. En tapant des messages invisibles dans leurs articles, ils ont discrètement orienté le jugement… non pas des lecteurs humains, mais des intelligences artificielles chargées d’évaluer les publications.

Texte blanc sur fond blanc. Police minuscule. Instructions cachées.
Le lecteur ne voit rien. L’IA, elle, obéit.

Ce n’est pas un simple hack technique. C’est un révélateur d’époque.

Car dans un monde où les IA nous aident à lire, à choisir, à décider, que se passe-t-il quand elles sont manipulées, à notre insu ?
Et plus vertigineux encore : que reste-t-il de notre libre arbitre, si même ce que nous lisons est déjà préformaté… pour la machine qui filtre notre regard ?

👉 Cet article explore une nouvelle forme de manipulation. Subtile. Sournoise. Invisible. Et pourtant redoutablement efficace.

OPINION

260 nuggets McDonald’s pour une seule commande. Un chatbot d’Air Canada qui ment à un client endeuillé. Un algorithme de recrutement qui blackliste tous les plus de 40 ans.

Bienvenue en 2024, l’année où l’intelligence artificielle a montré son vrai visage. Et spoiler alert : ce n’est pas joli à voir.

Pendant que tout le monde s’extasiait sur ChatGPT, les entreprises découvraient brutalement une vérité qui dérange : quand vos machines déconnent, c’est VOUS qui payez.

Fini le temps béni où l’on pouvait hausser les épaules en murmurant « c’est un bug informatique ». Les tribunaux ont tranché : vos algorithmes, vos responsabilités. Point final.

L’Europe légifère avec l’AI Act (180 pages de bonheur bureaucratique). Les États-Unis innovent à tombeau ouvert. La Chine contrôle tout. Et pendant ce temps, nos entreprises découvrent que développer une IA responsable, c’est comme piloter un avion de chasse les yeux bandés dans un orage.

Le plus ironique ? Cette révolution silencieuse ne déterminera pas seulement qui paiera les pots cassés de demain. Elle va décider qui dominera l’économie mondiale des 50 prochaines années.

Alors, prêts à découvrir pourquoi votre prochain cauchemar pourrait bien porter le doux nom d’algorithme ? 👇

OPINION

Pendant que les enfants chinois de 6 ans apprennent à entraîner des modèles d’IA pour reconnaître les insectes de leur jardin, les petits Français du même âge découvrent… comment ouvrir un traitement de texte.

Ce décalage n’est pas un détail. C’est le symptôme d’un gouffre stratégique qui se creuse sous nos yeux.

D’un côté, la Chine déploie un plan d’une ambition saisissante : 12 années d’apprentissage progressif de l’IA pour transformer chaque citoyen en « natif numérique ». Résultat ? Elle produit déjà 50% des meilleurs chercheurs en IA mondiale contre 18% pour les États-Unis.

De l’autre, la France vient de trancher « pour de bon » après… 4 mois de consultation qui ont mobilisé 500 contributions. Sur 1,2 million de personnes dans l’Éducation nationale. Soit 0,04% de la communauté éducative.

Le verdict hexagonal ? L’IA sera autorisée à partir de la 4ème uniquement, avec une formation obligatoire de 30 minutes à 1h30 maximum pour maîtriser les « bases du prompting ». Entre deux rappels sur la consommation d’eau des serveurs.

Pendant que Pékin forme des cohortes entières d’enfants qui grandiront avec l’IA comme compagnon naturel, Paris organise des consultations et propose des micro-modules d’une heure et demie.

Dans 10 ans, devinez qui maîtrisera vraiment cette technologie qui redéfinit déjà les équilibres de puissance mondiaux ?

L’histoire nous jugera peut-être sur notre capacité à transformer une révolution technologique… en réforme administrative.

OPINION